J'ai lu une analyse très intéressante de Gérard Vandermersch, psychologue du travail, sur le mal-être au travail, où il fait le point sur les causes et les réponses de chacun face à cette problématique.
Le constat est simple ! Beaucoup de français font de leur travail une priorité, ce qui les amène à des comportements d'acceptation de situations anxiogènes, sans oser en parler à sa hiérarchie. Mutations du monde du travail (complexité des tâches, individualisation du travail, exigences de la clientèle), dysfonctionnements dans l'entreprise, horaires et rythme de travail intenses, etc.
Là où son point de vue est très intéressant, c'est qu'il aborde le mal-être du point de vue de l'individu et pas seulement de l'entreprise. En effet, certaines personnes vont très bien résister à ces "pressions" professionnelles alors que d'autres vont déclencher stress et mal-être. Cela dépend de l'histoire de vie, l'éducation familiale, sociale et culturelle de chacun.
Certains vont pouvoir gérer la situation, d'autres vont aborder la situation auprès de la hiérarchie et d'autres encore vont accumuler des frustrations, qui engendreront une perte d'intérêt pour le travail, une perte de productivité, des absences répétées pour raisons de santé, bien réelles.
Concernant les entreprises, elles sont souvent prises dans une course à la performance pour survivre face à une concurrence féroce, quel que soit le marché, ce qui empêche souvent de voir le mal-être des employés et/ou de mettre en place des actions correctives. L'entreprise elle-même court après le temps !
Nous voyons que, comme dans un couple, les torts sont souvent partagés et qu'il n'y a pas forcément de méchant et de gentil. "La qualité de vie au travail est certainement autant l'affaire des entreprises et administrations, que des salariés eux-mêmes" dit M. Vandermersch. Les prises de conscience mutuelles aideront les entreprises à mettre en place des démarches de prévention des RPS, évitant ainsi d'être impactées par les conflits, turn-over, absentéismes, qui résulteront immanquablement d'un immobilisme face au mal-être.
Des solutions simples existent :
- Mise en place d'une plateforme d'écoute des salariés au sein de l'entreprise, excellente façon d'avoir une vue précise et en temps réel de la situation.
- Création d'un poste de "Happy Manager", nom fort peu crédible pour une fonction importante, qui sera en charge d'observer les comportements, de l'entreprise et des salariés, pour régler voire anticiper les situations problématiques. Un Risk Manager du bien-être.
- Le recours à une conciergerie d'entreprise, celle qui me concerne au premier chef, pour mettre en avant l'intérêt de l'entreprise pour ses salariés, en les aidant à simplifier leur vie quotidienne, tant personnelle que professionnelle, mais aussi en retenant et/ou attirant les talents dans une entreprise qui met en avant le bien-être de ses collaborateurs.
Photo by Luis Villasmil